Au cœur du drame afghan, l’histoire de Mohammad, 10 ans

AUX CÔTÉS DES VICTIMES DU SÉISME DE NANGARHAR
Dans la nuit du 31 août 2025, un puissant séisme de magnitude 6,0 avait frappé la province de Nangarhar, à l’est de l’Afghanistan, près de la frontière pakistanaise. Son épicentre, situé dans le district de Kama, à une trentaine de kilomètres seulement de Jalalabad, avait provoqué de violentes secousses ressenties jusque dans Kaboul et dans les provinces voisines de Kunar, Laghman et Nuristan. La région, connue pour sa proximité avec la faille de Chaman, est l’une des plus vulnérables du pays face aux tremblements de terre.
Alors que les secours peinaient déjà à atteindre les zones reculées, un second séisme, de magnitude 5,2, est survenu le 2 septembre, semant la panique parmi les survivants et compliquant encore davantage les opérations de sauvetage.
Selon le dernier bilan des Nations Unies, parmi les 134 villages les plus touchés sur les 411 évalués, la catastrophe a causé 1 992 morts, 3 631 blessés et détruit 6 700 maisons.
Face à cette tragédie, Muslim Hands France s’est immédiatement mobilisée, en coordination avec son homologue Afghan, pour venir en aide aux populations sinistrées. 350 colis alimentaires d’urgence, ainsi que des kits d’hygiène et des bâches de protection ont été distribués.
Chaque colis contenait notamment 50 kg de farine de blé, 10 kg de riz, 5 litres d’huile, 7 kg de haricots rouges, 3 kg de lentilles, du sucre, du thé vert et du sel iodé. En parallèle, les bénéficiaires ont également bénéficié d’articles de première nécessité, dont deux couvertures et un tapis, puis d’un kit de cuisine leur permettant de préparer leurs repas en toute sécurité, incluant une marmite, une cocotte-minute, une bouilloire, six assiettes, six bols, douze couverts et une bouteille de gaz.
Ces interventions ont permis à des centaines de personnes déplacées de subvenir à leurs besoins vitaux dans un contexte d’urgence humanitaire extrême.

MOHAMMAD, 10 ANS, SURVIVANT DU SÉISME DE NANGARHAR
Parmi les milliers de victimes de ce séisme se trouve Mohammad Hussain, un garçon de 10 ans originaire de la vallée de Dawagul, dans le district de Chawkai, province de Kunar.
Avant le tremblement de terre, il vivait avec sa famille dans une modeste maison en pisé. Cette nuit-là, tout a basculé : leur maison a été réduite en ruines, leurs biens emportés, et plusieurs membres de leur entourage ont péri. Mohammad avait déjà perdu son père ; lors de ce séisme, c’est son grand-père, unique soutien financier de la famille, qui a été emporté.
La famille vivait de l’agriculture et de l’élevage. Mais le tremblement de terre a aussi détruit leurs sources d’eau et leurs canaux d’irrigation, stoppant toute activité agricole. Ils ont également perdu tout leur bétail.
Aujourd’hui, la famille compte sept personnes : Mohammad lui-même, ses deux sœurs (13 et 4 ans), ses deux frères (5 et 3 ans), sa mère et sa grand-mère. Privé de toit, de ressources et de figure paternelle pour le guider, Mohammad est confronté à des obstacles lourds à assumer pour un enfant de son âge. Sa famille vit désormais dans une tente de fortune, surpeuplée et inadaptée aux besoins de chacun.
Les conditions de vie y sont extrêmement difficiles, d’autant plus que l’hiver approche et que les pluies de montagne provoquent souvent des inondations qui atteignent leur campement.
Mohammad est trop jeune pour travailler, et la famille dépend entièrement de l’aide humanitaire pour survivre. Malgré cela, il se sent déjà responsable de sa famille et cherche des moyens de leur assurer un avenir meilleur, preuve d’une maturité précoce et d’une résilience remarquable, même face aux difficultés les plus extrêmes.

UN TÉMOIGNAGE QUI RAPPELLE L’URGENCE D’AGIR
« Je suis très inquiet pour nous tous et je n’ai pas de solution, à part espérer que d’autres nous viennent en aide. Je ne peux pas reconstruire notre maison moi-même. Vivre dans cette tente est difficile et dangereux. Nous rêvons de retourner dans une vraie maison un jour.
Merci à tous ceux qui nous ont aidés. Nous prions pour vous. Continuez à soutenir les familles touchées par le séisme, pour que nous puissions retrouver une vie normale », confie Mohammad. Son histoire met en évidence les conséquences des catastrophes naturelles sur les familles et, en particulier, sur les enfants les plus exposés.
Face à cette réalité, Muslim Hands France reste pleinement mobilisée aux côtés des populations sinistrées, en apportant une assistance immédiate et adaptée pour répondre à leurs besoins essentiels, puis en les accompagnant durablement, pour offrir à des enfants comme Mohammad la possibilité de retrouver sécurité, dignité et sérénité.
Ensemble, mobilisons-nous pour offrir aux personnes en détresse des jours meilleurs, même au cœur des situations les plus critiques.