Après la soif, le déluge, le Pakistan face à une nouvelle catastrophe humanitaire

DES ÉPREUVES QUI S’ENCHAÎNENT : DE LA SÉCHERESSE AUX INONDATIONS
Il y a quelques mois à peine, le Pakistan traversait une sécheresse sans précédent. Les températures extrêmes, dépassant les 49 °C dans certaines régions du Pendjab et du Sindh, avaient asséché les barrages du pays et privé des millions de familles rurales d’un accès vital à l’eau potable. Les autorités estimaient alors que les réserves hydriques étaient tombées à moins de 25 % de leur capacité, accentuant les tensions autour du partage des ressources du fleuve Indus.
Après avoir souffert d’un manque cruel d’eau, le Pakistan est désormais submergé par des pluies diluviennes. Depuis fin juin 2025, des pluies de mousson d’une intensité exceptionnelle ravagent de vastes territoires du pays. Les 14 et 15 août, des crues soudaines et des glissements de terrain ont provoqué des destructions massives dans plusieurs provinces, ensevelissant des villages entiers et rendant de nombreuses routes impraticables.
Selon l’Autorité nationale de gestion des catastrophes (NDMA), depuis le 26 juin, le bilan s’élève déjà à 645 morts et plus de 900 blessés, dont 383 décès et 232 blessés dans la seule province du Khyber Pakhtunkhwa (KP). Plus de 1 900 habitations ont été détruites ou gravement endommagées, tandis que routes, ponts et terres agricoles ont été emportés, laissant des milliers de familles sans abri ni ressources. Près de 2 millions de personnes sont aujourd’hui directement affectées par ces inondations.
L’eau, jadis rare, est donc désormais omniprésente mais impropre à la consommation. Les inondations ont contaminé puits et points d’eau, favorisant la propagation de maladies hydriques comme le choléra, la typhoïde et les diarrhées aiguës, qui touchent particulièrement les enfants.

UNE VULNÉRABILITÉ GÉOGRAPHIQUE AGGRAVÉE PAR LE CLIMAT
Le Pakistan est particulièrement vulnérable aux pluies de mousson en raison de sa proximité avec l’Himalaya. Comme ses voisins l’Inde, le Bangladesh ou le Népal, il subit chaque été un gonflement du fleuve Indus qui traverse le pays du nord au sud. Source vitale d’eau douce et d’irrigation, il est aussi à l’origine de nombreuses catastrophes lorsqu’il rompt ses digues et déborde sur les zones densément peuplées du Pendjab et du Sindh.
Or, le système de prévention, notamment les anciens barrages comme celui de Sukkur, est aujourd’hui fragilisé par l’accumulation de boues et de sédiments venus de l’Himalaya. Cette couche de dépôts réduit la capacité des réservoirs et affaiblit leur rôle protecteur, ce qui rend les crues encore plus difficiles à contenir.
Si la situation géographique du Pakistan explique cette récurrence des inondations, le changement climatique en aggrave les effets. Selon une étude du consortium scientifique World Weather Attribution, les pluies de mousson observées entre fin juin et fin juillet 2025 ont été de 10 à 15 % plus intenses du fait du réchauffement climatique, et jusqu’à 22 % plus fortes dans certaines régions du nord du pays.

DES RÉPONSES IMMÉDIATES DANS LES ZONES LES PLUS TOUCHÉES
« Nos équipes ont commencé à intervenir dans le district de Buner, l'une des zones les plus touchées du Khyber Pakhtunkhwa, province du nord-ouest du pays. Nous avons entamé notre réponse humanitaire en fournissant des repas chauds aux familles affectées, ainsi que des soins de santé et de l'eau potable. Face à l'ampleur de la catastrophe, nous essayons de mobiliser davantage de ressources grâce à nos généreux donateurs et généreuses donatrices à travers le monde et à nos partenaires au Pakistan, afin d'atteindre le plus grand nombre possible de bénéficiaires et de soutenir nos frères et sœurs dans cette période critique », explique Javid Gillani, directeur de Muslim Hands Pakistan.
Par ailleurs, le nombre de familles déplacées continue d'augmenter. La NDMA (agence nationale de gestion des catastrophes) rapporte que 23 430 personnes ont été enregistrées comme déplacées dans le Khyber Pakhtunkhwa, dont 3 905 familles hébergées dans 307 écoles et centres collectifs.
Près de 50 000 familles supplémentaires trouvent refuge chez des proches ou dans les communautés hôtes. Alors que les pluies continuent de s’abattre sans relâche sur de vastes régions du Pakistan, les besoins restent immenses en nourriture, abris et soins.
Muslim Hands Pakistan, aux côtés de ses partenaires locaux et internationaux, redouble d’efforts pour atteindre les populations les plus vulnérables, mais appelle à un soutien accru pour intensifier sa réponse et protéger davantage de vies.
C’est pourquoi Muslim Hands France sollicite votre soutien : chaque contribution permet d’apporter une aide vitale et immédiate aux familles sinistrées en leur offrant refuge, nourriture et soins. Ensemble, agissons pour redonner espoir et dignité aux familles sinistrées.
« Le meilleur des hommes est celui qui est le plus utile aux gens » (Prophète Muhammad - rapporté par At-Tabarani).