Au cœur du Sri Lanka : inauguration de cinq forages pour changer des vies
Comme évoqué dans notre article précédent, Muslim Hands France s’est rendue au Sri Lanka pour visiter les projets financés grâce à vos dons, rencontrer les bénéficiaires et inaugurer les initiatives soutenues par la communauté de notre ambassadrice Amel (@deeny_kae_).
Après cette première journée riche en découvertes à l’École de l’excellence de Puttalam, nous poursuivons le récit de notre séjour pour vous faire vivre la suite de la mission. Nous laissons désormais la plume à Louiza, community manager de l'organisation et présente sur le terrain avec l’équipe, pour vous partager la suite de cette expérience :
Le lendemain matin de notre arrivée à Puttalam, nous sommes retournés à l’École de l’excellence et avons assisté à l’arrivée des élèves, déposés par les bus scolaires. Dans la cour principale, la récitation du Coran résonnait dans l’enceinte de l’école pour les accueillir. Chaque classe, accompagnée de son professeur, profitait de quelques minutes de recueillement et de prière avant de commencer la journée. Ce moment de calme et de connexion spirituelle traduisait parfaitement l’atmosphère sereine et ordonnée qui règne au sein de l’école.
L’impression qui reste est celle d’un établissement où l’organisation, l’attention portée aux élèves et l’esprit d’équipe se conjuguent pour offrir une éducation de qualité et un cadre de vie épanouissant.
CINQ FORAGES SALSABIL INSUFFLENT LA VIE DANS CINQ VILLAGES
Notre périple s’est poursuivi par une série d’inaugurations de cinq forages Salsabil dans cinq villages des régions d’Anuradhapura et Puttalam, apportant de l’eau potable à 13 250 personnes. Chaque forage Salsabil dispose d’un système de filtration, d’un moteur étanche pour l’extraction de l’eau, et d’un réservoir de 3 000 à 5 000 litres litres, relié à des robinets et tuyaux. Ils atteignent une profondeur de 62 à 80 mètres et ont une durée de vie estimée entre 20 et 50 ans.
Les enfants nous ont accueillis avec des fleurs fraîches et des noix de coco. Leur joie, mêlée à une profonde gratitude, se lisait dans chacun de leurs gestes. Les cérémonies ont été rythmées par des discours, des récitations du Coran et des prières. Voir combien ce simple point d’eau va transformer leur quotidien m’a profondément touchée.
Chaque projet a sa propre histoire. À Kivulakkada, le forage inauguré a été financé par une seule donatrice à la mémoire d’un proche. Devant la plaque gravée de son nom, était accompagnée d’une invocation — « qu’Allah lui fasse miséricorde et l’accueille dans Son vasteparadis, amin ».
J’ai ressenti toute l’importance de cette aumône : donner pour un défunt, c’est prolonger ses bonnes oeuvres, une sadaqa jariya dont les bienfaits lui parviendront aussi longtemps que ce point d’eau profitera aux familles. Par ailleurs, nous avons aussi planté des manguiers avant de quitter Kivulakkada.
Le dernier forage inauguré, à Horrapola, a été dédié à la mémoire de quatre défunts. Sur chacune des plaques figurait le hadith suivant : « Ne gaspille pas l’eau, même si tu es au bord d’un fleuve. » (Tirmidhi – 367)
Un rappel simple, mais profondément inspirant, qui résume tout ce que nous avons vécu : chaque goutte compte, chaque geste a du sens.
DE LA DIFFICULTÉ À L’AUTONOMIE : LE TÉMOIGNAGE D’AYNOON MARIYA
Grâce à votre générosité, nous pouvons concrétiser ces projets qui contribuent à la stabilité et au développement de milliers de foyers, comme ceux des villages bénéficiant des forages Salsabil, dont 17 ont déjà été réalisés. Les témoignages des bénéficiaires illustrent l’importance de ces actions. Aynoon Mariya, résidente de Muslim Kouloni et ayant traversé de grandes difficultés, a exprimé toute sa joie lors de l’inauguration du forage de son village :
« J’ai 60 ans et je vis à Muslim Kouloni, le village où je suis née. Je suis veuve : mon mari a été kidnappé alors qu’il pêchait et assassiné pendant la guerre civile. Depuis, ma vie n’a pas été simple. J’ai trois enfants : mon fils est décédé à 18 ans, et mes deux filles sont veuves. J’ai aussi trois petits-enfants, qui dépendent de moi et de mes filles pour grandir et étudier.
Parfois, je cuisine pour vendre mes préparations dans le voisinage, ce qui m’aide à subvenir à nos besoins. Mais l’argent manque souvent : entre la nourriture, l’électricité et la scolarité de mes petits-enfants, mes revenus mensuels de 15 000 LKR (40 euros) ne suffisent jamais.
Nous utilisons les latrines extérieures et l’eau du voisin, qu’il nous demande parfois de payer. Chaque goutte est précieuse. C’est pourquoi l’arrivée du forage Salsabil dans notre village va véritablement changer notre quotidien. Grâce à ce projet, nous allons avoir un accès direct à l’eau potable, en toute autonomie. »
Ces journées sur le terrain ont été riches en rencontres et en émotions. Partager un moment avec les habitants, voir les enfants courir autour des forages fraîchement inaugurés, échanger avec les femmes et les familles, c’est prendre conscience de l’impact concret de chaque projet et de chaque don. Je repars avec le souvenir de regards lumineux, de mains tendues et de dou’as sincères, convaincue que ces initiatives changent des vies, ici et pour les générations à venir.
Vous pouvez vous aussi participer à la construction d’un puits pour aider toutes les communautés qui manquent cruellement d’eau potable.
Vous pouvez également dédier votre don à la mémoire d’un défunt ou d’un proche, en guise de cadeau spirituel. La récompense de chaque goutte d’eau versée en leur nom leur sera attribuée grâce à votre générosité.
Faites un don. Offrez de l’eau. Offrez la vie.
« Lorsque le fils d’Adam meurt, ses actions prennent fin, sauf dans trois cas : une aumône continue, une connaissance bénéfique, ou un enfant pieux qui prie pour lui. » [Prophète Muhammad - Muslim]








