UN SYSTÈME ÉDUCATIF FRAGILISÉ PAR DE MULTIPLES CRISES 

Au cœur du Sahel, le Niger reste l’un des pays où offrir une éducation à un enfant relève d’un véritable défi. En 2023, le pays se classait au 189ᵉ rang sur 193 selon l’Indice de développement humain. Dans ce contexte, l’accès à une éducation de qualité demeure pour beaucoup un privilège, et non un droit. Pourtant, chaque année supplémentaire de scolarité permet d’accroître en moyenne de 10 % les revenus futurs. 

Les difficultés commencent dès la petite enfance : seuls 8 % des enfants bénéficient d’une éducation préscolaire, avec de fortes disparités entre zones rurales (4 %) et urbaines (28 %). La majorité entre ainsi à l’école sans les bases cognitives et sociales nécessaires, alors que cette période est cruciale pour le développement et la réussite future. 

Le système éducatif est aujourd’hui fragilisé par la convergence de crises sécuritaires et climatiques. Dans les régions de Tillabéri, Tahoua et Diffa, plus d’un millier d’écoles sont fermées, privant près de 93 000 enfants d’accès à l’éducation. Les familles déplacées se tournent vers des établissements déjà saturés, où les conditions d’apprentissage restent précaires. On estime qu’en 2025, 1,5 million d’enfants auront besoin d’une aide éducative d’urgence. 

Cette situation se reflète dans les apprentissages : 93 % des élèves du primaire ne maîtrisent pas les compétences de lecture ou de calcul adaptées à leur âge. En fin de cycle, seuls 30 % savent lire un texte simple et 23 % réussissent des exercices mathématiques de base. Ces difficultés s’expliquent par des classes surchargées, le manque de manuels scolaires, une formation insuffisante des enseignants et les fermetures récurrentes liées à l’insécurité ou aux aléas climatiques. 

Par ailleurs, bien que l’école soit théoriquement gratuite, son coût reste un frein pour les familles vivant avec moins de deux dollars par jour. Fournitures, uniformes ou repas représentent un poids financier considérable. Moins d’une école sur quatre dispose d’eau potable, et beaucoup n’ont pas de latrines adaptées, freinant notamment la scolarisation des filles. Les bâtiments, souvent construits en matériaux précaires, exposent les enfants à de graves risques, comme l’a tragiquement révélé l’incendie d’une école en paille à Maradi en 2021. 

L’ACTION DE MUSLIM HANDS FRANCE POUR SOUTENIR L’ÉDUCATION 

Consciente des nombreux défis éducatifs au Niger, Muslim Hands France, aux côtés de Muslim Hands Niger, œuvre pour maintenir les enfants à l’école en soutenant financièrement les familles bénéficiaire, en distribuant du matériel scolaire et à développer des solutions durables pour que chaque enfant puisse continuer à se construire.

En 2023, plus de 350 élèves ont pu poursuivre leur scolarité grâce à la distribution de kits scolaires. L’année précédente, un bus scolaire avait été acquis pour faciliter le transport d’environ 400 élèves, majoritairement orphelins, de l’École de l’excellence de Niamey. Géré et entretenu localement, ce véhicule a permis à de nombreux enfants issus de familles vulnérables de se rendre à l’école en toute sécurité, améliorant ainsi leur assiduité et leurs résultats. Modestes au regard de l’ampleur des besoins, ces initiatives rappellent que chaque action compte.

PROMOUVOIR UNE ÉDUCATION INCLUSIVE ET DURABLE 

À travers ses partenaires, Muslim Hands France soutient un réseau éducatif international de plus de 130 écoles dans 18 pays, accueillant chaque année plus de 25 000 enfants. Au cœur de ce dispositif, les Écoles de l’excellence offrent à des enfants orphelins ou issus de familles défavorisées une éducation de qualité, des repas quotidiens et un suivi médical adapté. 

L’organisation place également l’inclusion au centre de ses actions : promotion de la scolarisation des filles, accompagnement des enfants en situation de handicap, distribution de kits scolaires et d’hygiène pour lever les obstacles à l’apprentissage. À l’échelle internationale, Muslim Hands développe aussi des programmes de formation professionnelle destinés à celles et ceux qui n’ont pas pu suivre une scolarité complète, leur offrant une seconde chance d’apprentissage et d’autonomie économique. 

Chaque enfant qui franchit les portes de l’école est un pas de plus contre la pauvreté et l’exclusion. Rejoignez-nous pour permettre à davantage de jeunes de construire leur avenir, et participez à bâtir une société plus juste, résiliente et solidaire. 

Sources : Les données ont été tirées des études, analyses et rapports de : UNICEF, Banque mondiale, PNUD, Partenariat mondial pour l’éducation, UNESCO, J-PAL (Massachusetts Institute of Technology, USA), Humanium. 

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