Une action chère à leurs cœurs et aux nôtres
Hier, c’est avec beaucoup de plaisir et d’appréhension que nous installions notre petite épicerie populaire à l’hôtel Stalingrad au cœur de Paris. Les familles attendaient déjà : plus de 70 en tout. Nous voulions tellement aider tout le monde, et espérions que les quantités de denrées que les supermarchés H market nous avaient permis de collecter allaient suffire. Vous vous demandez peut-être pourquoi c’était si important pour nous ? Vous vous demandez aussi peut-être est-ce que le besoin est réel ici en France ? Nous vous laissons le découvrir dans ce blog avec leurs propres mots.
En effet, nous avons pu discuter avec les bénéficiaires et avons fait de merveilleuses rencontres. Tout d’abord, Odile du Cameroun, avec ses trois enfants : la petite Rebecca Blanche à ses côtés, Rebecca Sylvie sur son dos, et le troisième bien au chaud dans son petit ventre tout rond. En France depuis 5 ans maintenant, elle a trouvé du travail en tant qu’assistante de vie aux familles et s’occupait de personnes âgées. Malheureusement, elle a fait une chute dans les escaliers et a dû arrêter de travailler. Enceinte, elle n’a pas pu faire les radios et ne peut se soigner. Elle nous raconte très touchée que c’est dur, très dur de pouvoir tout payer, et que cette distribution les aide vraiment beaucoup. « C’est vraiment touchant, on n’avait pas de jus, du lait, des œufs ; le riz, les pâtes, on a besoin de ça, demain il y a école, ça nous allège vraiment, mes filles vont pouvoir bien manger », nous confie Odile, qui en profite pour faire passer un message à nos donateurs : « continuez d’aider, Dieu vous récompensera et vous payera pour ce sacrifice, et merci pour votre temps que vous nous accordez », soulignant l’importance de la présence de nos bénévoles qui leur fait tellement chaud au cœur.
Nous avons également rencontré Rayan, 42 ans, venu avec son fils de 21 mois, qui s’est retrouvé du jour au lendemain à l’hôtel malencontreusement. En effet, étant parti en Tunisie en septembre dernier, il s’est retrouvé coincé et ne pouvait plus rentrer à cause de la crise du Coronavirus. Ayant dépassé le délai d’une semaine pour payer le loyer, le propriétaire les a mis à la porte et n’a rien voulu savoir. « Quand je suis rentré, la serrure avait été changée et je me retrouvais à la rue avec ma femme et mon bébé », nous raconte-t-il. Heureusement, il a des amis chez qui il peut aller passer de bons moments et cuisiner, mais il nous confie vouloir trouver du travail rapidement en tant que chauffeur livreur, « parce qu’on ne peut pas vivre avec 500 € de RSA ». Rayan est reparti avec des gâteaux pour son enfant et c’est ce qui l’a le plus touché : « Bon courage à vous, c’est magnifique vos actions », et nous rappelle que leur situation est un ibtila, une épreuve, et qu’Allah va les aider.
Nous avons aussi eu l’occasion de discuter avec Fatima, une jeune maman algérienne de 33 ans qui élève seule ses 4 enfants de 13, 11, 7 et 3 ans. Elle nous raconte qu’elle est dans cet hôtel depuis novembre 2018, et attend avec espoir d’avoir ses papiers. Sans ressources et sans travail, elle survit grâce à l’aide des associations. « Si les associations donnent on a à manger, si elles ne donnent pas on n’a rien ». Fatima nous confie que ses enfants le vivent très mal, les grands comprennent la situation, mais les petits veulent avoir les mêmes choses que leurs copains à l’école et lui demandent souvent pourquoi ils habitent là, elle ne sait pas quelle réponse leur donner. « C’est très gentil cette aide, même du thé, de l’huile, ça aide beaucoup. On espère que quand on aura les papiers on pourra nous aussi aider et faire des actions, barak Allahû fikom, rabbi yehfadhkom, jazakûm Allahû khayran ».
Nous terminons ce blog par Marvin qui nous a aidé toute la journée ! Que Dieu le récompense grandement. Marié à Arlinda, ce jeune couple albanais a quatre enfants de 6 ans, 4 ans, 1 an et demi et 2 mois. Ils sont en France depuis deux ans et demi et ce genre d’actions les aide beaucoup. En effet, n’ayant pas les papiers, ils n’ont pas le droit aux aides et tentent de s’en sortir comme ils peuvent. Ils nous remercient beaucoup et remercient les donateurs, mais nous, c’est eux que nous remercions.
Des centaines de familles ne survivent que grâce aux distributions alimentaires. Le besoin est réel, et nous avons besoin de votre soutien pour y répondre. Qu’Allah vous récompense et qu’Il réchauffe vos cœurs dans ce monde et dans l’au-delà.