Sameera, une vie qui a basculé
Je découvre l’histoire de Sameera, avec vous, et je suis bouleversée. Je sais que des millions de personnes, voire des milliards, souffrent dans le monde ; mais loin de cette réalité, je ne comprends pas toujours à quel point. En effet, la vie est une épreuve pour tous, mais celle de Sameera est un véritable combat au quotidien.
Elle a perdu son époux et a été expulsée de force avec sa famille en raison de la guerre civile extrêmement violente au Sri Lanka qui a fait rage pendant presque 30 années. Seule, dans un nouveau village loin de tous ses repères, elle devait trouver une solution pour subvenir aux besoins de ses deux enfants de 7 et 12 ans, Sifak et Sifna.
Le processus de réinstallation fut très difficile dans un lieu où prévalaient la pauvreté et la sécheresse et où il n’y avait aucune infrastructure. Elle n’a aujourd’hui à sa disposition qu’une chambre et une cuisine, et doit parcourir 6 km pour atteindre un point d’eau potable. N’ayant pas de toilettes à sa disposition, elles, ses enfants, et le reste du village, doivent se rendre dans la jungle pour faire leurs besoins.
Elle travaille dans un potager trois jours par semaine pour tenter de nourrir ses enfants, mais avec un revenu mensuel d’environ 10 000 LKR, soit 45 €, elle a du mal à leur offrir la nourriture dont ils ont besoin pour bien grandir, et encore moins de leur offrir une éducation.
Ce qui me brise le cœur, c’est que la plupart des habitants de cette région vivent de l’élevage et de l’agriculture, mais qu’en raison de la guerre, toute la région, jadis verte et prospère, regorge aujourd’hui de bombes et de blindés.
Comment alors vivre paisiblement, en sécurité ? Sa vie est un véritable calvaire, il est en effet très dangereux pour une femme de parcourir des kilomètres et de traverser la jungle seule. Elle n’a pourtant pas le choix si elle ne veut pas souffrir et voir ses enfants souffrir de déshydratation, voire de maladies liées à l’eau sale.
Aujourd’hui, leur plus grand espoir est d’obtenir un puits qui couvrirait tous leurs besoins en eau potable. Elle nous confie que son rêve est d’offrir une bonne éducation à ses enfants pour en faire de bons citoyens.
Touchés par son histoire, et celle du reste des habitants de son village, nous les avons sélectionnés pour leur offrir une installation WASH (eau, assainissement et hygiène). Peut-être leur rendrons-nous ainsi la vie plus facile, et que cette bonne action nous ouvrira à toutes et à tous les portes du paradis…
Sameera termine notre entretien par un doua : « Que le Tout-puissant nous offre Son amour et efface nos difficultés. Que le Tout-puissant accorde la santé et la richesse aux donateurs bienveillants ». Amine.
