Camp de réfugiés Rohingya : l’histoire de Shaha Nur
Je m’appelle Shaha Nur et j’ai 7 ans.
Quand j'étais très petite, que j’avais 5 ans, je vivais au Myanmar, dans un beau village appelé Kuinapara. C’était un endroit très vert, rempli de champs et d’arbres, et ma famille y cultivait des légumes. Nous avions aussi beaucoup d'animaux comme des chèvres et des vaches.
Même si notre village était très beau, c'était aussi un endroit très effrayant. Des soldats venaient tuer des gens dans notre village, alors qu’ils n'avaient rien fait de mal. Ils ont même tué mon grand-père. Petit à petit, le village est devenu de moins en moins beau et de plus en plus effrayant. Je ne pouvais même plus aller à l’école car c’était devenu trop dangereux de quitter la maison.
Puis, un jour, maman et papa ont décidé qu'il était devenu trop dangereux de rester au Myanmar. Ils nous ont dit que nous allions monter sur un bateau et quitter notre maison, mon grand frère, mes cinq sœurs, mon petit frère Nasrallah et moi.
Nous sommes restés dans le bateau pendant sept jours. C'était le plus long voyage de ma vie. Même si notre village était devenu effrayant, je n’avais jamais eu aussi peur de ma vie. Partout où je regardais, je voyais des maisons incendiées, et des gens comme moi qui se faisaient tuer. J’ai eu l’impression qu’on ne serait jamais plus en sécurité.
Finalement, nous sommes arrivés. Nous sommes descendus du bateau et avons regardé autour de nous. Nous étions au Bangladesh.
Je vis au Bangladesh depuis deux ans maintenant, dans un endroit appelé Cox’s Bazar. Cox’s Bazar est un camp de réfugiés. Je n’avais jamais vu de camp de réfugiés auparavant. Il y a tellement de monde ici, on a parfois l’impression de vivre les uns sur les autres !
Mais tout le monde au Bangladesh est si gentil ! Je me sens tellement chanceuse et suis tellement reconnaissante envers la population du Bangladesh qui nous a accueillis alors que nous n'avions nulle part où aller.
Aujourd’hui j'ai 7 ans, donc beaucoup de choses à faire ! Je dois aider ma mère dans les tâches ménagères tous les jours, jouer avec mes amis et aller à l'école. La vie ici est tellement différente de celle au Myanmar : peu importe le nombre de problèmes qu’on doit affronter, nous savons au moins que nous sommes en sécurité, tous ensemble, et que personne ne viendra faire de mal à notre famille.
J'ai beaucoup de souvenirs, bons et mauvais, mais je pense aussi à l'avenir. Je crois que je veux devenir médecin, pour aider toutes les personnes de mon pays qui souffrent.
Ce Ramadan, Muslim Hands apporte une aide d’urgence vitale à des milliers d'enfants réfugiés comme Shaha Nur, notamment avec des colis alimentaires, un abri, des soins médicaux et un soutien émotionnel. Faites un don maintenant pour nous aider à continuer ce travail qui change leur vie.