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mardi 8 novembre 2016

Une journée avec Rahma Muhammad

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Rahma Muhammad, 30 ans, vit dans un camp pour personnes déplacées à l'intérieur de leur pays (PDI) à Mogadiscio, à l'est de la Somalie. Elle est arrivée ici après avoir fui la guerre et la sécheresse qui frappent le sud du pays, sans son mari, comme beaucoup de femmes du camp. Elle possède trois poules et elle vend des sucreries pour subvenir aux besoins de sa famille, mais avec six enfants à charge, c'est une lutte de tous les jours.
La vie dans le camp est rude. L'espace est très restreint, des ordures jonchent le sol et il n'y a pas de centre de soins médicaux. Ce camp pour PDI dispose d'un puits et de latrines, mais dans d'autres, les enfants jouent près des égouts à ciel ouvert et l'accès à l'eau salubre est quasiment inexistant.
Dans la tente de fortune où habite Rahma, il fait noir comme dans un four. Des bâtons maintiennent les morceaux de toile légère et les bâches en plastique qui forment les murs et le toit, et il y règne une chaleur étouffante. Rahma et ses enfants se partagent deux tentes, avec seulement deux lits dans chacune d'elles. Le manque de place est un vrai problème.
Lorsque l'équipe de Muslim Hands a visité le camp pour distribuer la nourriture offerte par un donateur qatari au titre de la Kafarra (compensation) grâce à nos Programmes spéciaux, Rahma a été identifiée comme l'une des personnes les plus démunies. Elle a reçu une carte numérotée qui lui permet d'obtenir deux sacs de 25 kg de maïs, l'aliment de base en Somalie.
Comme 300 autres femmes, Rahma fait la queue pour récupérer ses sacs. Pour veiller à ce que la répartition soit équitable, les bénéficiaires entrent par groupe de 10 ou 20 et chacune s'assied sur les sacs qui lui sont destinés. Le maïs a été acheté aux agriculteurs de la région, et des hommes sont venus des environs pour aider les femmes, dont beaucoup sont veuves, à porter les lourds sacs jusqu'à leurs tentes.
Dans un camp où la faim est une réalité quotidienne, un geste aussi simple que la distribution de maïs peut sauver des vies. À seulement 20 € le sac, ce maïs nourrira famille de Rahma pendant deux mois. Ainsi, même si il est très fatigant de piler les grains en une fine poudre pour les faire cuire, Rahma est rassurée de savoir qu'au moins ses enfants n'auront pas faim dans les semaines à venir.
Cela lui permet aussi d'économiser de l'argent et de subvenir aux besoins quotidiens de sa famille. Ses enfants, qui vont à la madrassa locale, seront plus concentrés à l'école et Rahma elle-même aura plus d'énergie pour mener à bien ses activités quotidiennes.
C'est seulement en parlant avec des personnes comme Rahma que l'on se rend compte de l'impact qu'un seul donateur peut avoir sur la vie de centaines d'autres. Cette aide ne résout pas tous les problèmes de Rahma, mais elle en est reconnaissante. Avec les autres femmes du camp, elle prie pour le généreux donateur avant de s'atteler aux tâches de sa journée.
Comme tous les habitants du camp, elle n'a pas le temps de s'apitoyer sur son sort. Elle continue à avancer. Un jour, quand le conflit en Somalie aura cessé, elle espère rentrer chez elle. En attendant, tout ce que nous pouvons donner pour améliorer sa situation est de l'argent bien dépensé.

Muslim Hands France

Etablie en 2007, Muslim Hands France est une ONG de solidarité internationale régie par la loi 1901 et œuvrant dans le domaine de l’humanitaire et du développement.