Le sens caché du jeûne de Ramadan (partie 1/2)
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À deux semaines de l’arrivée du #Ramadan2025, il est l’heure de recentrer nos cœurs et nos esprits sur le sens profond du jeûne : pourquoi et pour qui l’observons-nous ? Comment ces trente jours bénis peuvent-ils transformer notre relation avec Allah ? C’est ce que nous allons voir dans les deux prochains articles.
L'OBJECTIF CENTRAL DU RAMADAN
Lorsque la question « pourquoi jeûne-t-on lors du Ramadan ? » est posée, les réponses les plus courantes sont les suivantes :
- Ressentir la condition des personnes démunies
- Purifier le corps et l’estomac
- S’abstenir des péchés
- Renouer notre engagement avec Allah
- Etc.
Ces réponses soulignent davantage les conséquences du jeûne que les raisons qui nous conduisent à jeûner lors du Ramadan.
En effet, jeûner dans la vie de tous les jours et jeûner lors du mois de Ramadan sont deux actes bien distincts, avec deux objectifs bien séparés. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le premier est surérogatoire, et le second un pilier de l’Islam. Nous y reviendrons plus bas.
Jeûner lors de ce mois n’est en réalité qu’un moyen pour nous aider à accomplir le réel objectif ciblé.
Pour savoir quel est-il, voyons de plus près ce que dit Allah à ce sujet :
« Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc, quiconque d'entre vous est présent en ce mois, qu'il jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu'il jeûne un nombre égal d'autres jours. Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d'Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants. » (S2V185)
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La première partie du verset est centrale et met en lumière l’objectif majeur du jeûne durant le Ramadan : renforcer notre relation au Coran.
C’est pendant ce mois, plus précisément lors de la nuit du destin, qu’Allah a fait descendre le Coran depuis le septième ciel jusqu’au premier ciel terrestre.
Les versets sont ensuite progressivement descendus sur le Prophète tout au long de sa prophétie, par l’intermédiaire de Jibril.
Le meilleur des livres a donc été descendu lors de la meilleure nuit, pendant le meilleur des mois. Jeûner le Ramadan, c’est en réalité célébrer chaque année à travers le Coran cet évènement extraordinaire qui a eu lieu dans le monde de l’invisible.
Le Ramadan nous invite ainsi à un profond bilan de conscience. Délaisser le futile pour se recentrer autour de ces questions : quelle est ma relation avec la parole divine à travers laquelle je dois adorer mon Créateur ? Où-en suis-je dans sa lecture, son apprentissage, sa méditation, et surtout, son application ?
Nos savants appliquaient parfaitement cet enseignement. L’imam Malik avait pour habitude de délaisser toutes les autres sciences et les cours qu’il dispensait durant l’année pour se consacrer uniquement autour du Coran.
Le jeûne est donc un moyen, et non une finalité comme évoqué précédemment.
Il constitue un acte qui nous permet d’améliorer notre relation au Coran lors de ce mois, puis dans un second temps d’atteindre ses autres finalités.
Par ailleurs, avoir l’estomac vide favorise une concentration accrue et réduit les distractions qui nuisent à notre productivité quotidienne, telles que la paresse ou l’excès de sommeil.
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LES DIFFÉRENTS DEGRÉS DE JEÛNE
Comme nous l’avons mentionné, il existe une distinction claire entre le jeûne du mois de Ramadan et celui pratiqué en dehors de cette période. Le choix des mots est essentiel.
Le jeûne du Ramadan, en effet, constitue un entraînement intensif qui se déroule à un moment précis. À l’inverse, le jeûne hors de cette période, comme celui observé les lundis et jeudis, permet « seulement » de maintenir le rythme.
Cela étant précisé, passons à la suite. Comme l’énonce l’imam Al-Ghazali, il existe trois types de jeûne :
1 - Le jeûne du commun : Il consiste simplement à s’abstenir de manger, de boire et d’avoir des rapports intimes durant la journée. C’est le type de jeûne auquel se conforment la majorité des croyants.
2 - Le jeûne de l’élite : Ce jeûne va au-delà de la simple abstinence physique. Il implique l’ensemble des sens et des facultés cognitives : l’ouïe, la vue, le langage, etc. Développer cette autodiscipline nécessite un entraînement constant.
À ce sujet, l’Imam Ja’far As-Sadiq disait : « Lorsque tu jeûnes, toutes les parties de ton corps jeûnent et se préservent des actes illicites. »
3 - Le jeûne de l’élite de l’élite. Il s’agit du jeûne où on s’abstient d’accomplir des actes malveillants, n’y même d’y songer. C’est la forme la plus élevée du jeûne, seuls les privilégiés qui visent l’excellence (l’ihsan) atteignent ce degré.
Le Ramadan est donc le mois où chacun s’efforce d’améliorer sa relation avec Allah, non seulement à travers les actes d’adoration mais aussi par l’abstention de ce qui Lui déplaît. Il s’agit d’un nouveau pacte, un nouveau départ.
Au-delà de la relation verticale avec Allah, ce mois est également une occasion de renforcer les liens horizontaux avec autrui. La patience, la générosité et l’altruisme doivent imprégner chacun de nos gestes quotidiens.
Nous vous invitons à nous rejoindre la semaine prochaine pour la suite et fin de notre réflexion autour des sens cachés du jeûne de Ramadan.