Journée internationale Nelson Mandela : un héritage plus vivant que jamais
Instituée par les Nations Unies en 2009, la Journée internationale Nelson Mandela est célébrée dans le monde entier ce jeudi 18 juillet, en hommage à une figure emblématique de la lutte contre l’apartheid et de la réconciliation nationale en Afrique du Sud. Cette date marque l’anniversaire de naissance de Nelson Rolihlahla Mandela, né le 18 juillet 1918 dans le petit village de Mvezo, et devenu l’un des leaders les plus respectés du 20e siècle pour son engagement inébranlable en faveur des droits humains, de la paix et de la dignité.
Cette vision du monde incarnée par Nelson Mandela résonne pleinement avec les valeurs qui guident les actions de Muslim Hands France. Depuis 2007, notre organisation œuvre, en France comme à l’international, pour venir en aide aux populations les plus marginalisées et les plus exposées aux inégalités, en toutes circonstances et sans condition. Son engagement repose sur la défense de la dignité humaine, la promotion d'une solidarité sans frontières et un soutien durable auprès de celles et ceux qui vivent dans la précarité.
C’est pourquoi, Muslim Hands France, en ce jour commémoratif, salue l’héritage de Nelson Mandela et renouvelle son engagement à faire vivre ces principes, là où ils sont les plus menacés.

DE LA PRISON À LA PRÉSIDENCE : LE COMBAT D’UN HOMME POUR LA DIGNITÉ HUMAINE
Avocat de formation et membre actif de l’African National Congress (ANC), Nelson Mandela s’est engagé dès sa jeunesse contre le régime ségrégationniste de l’apartheid, qui institutionnalisait la discrimination raciale en Afrique du Sud.
Face à l’intensification de la répression et à l’interdiction de l’ANC, il est arrêté à plusieurs reprises, puis condamné en 1964 à la réclusion à perpétuité pour complot contre l’État, à l’issue du procès de Rivonia. Il passera 27 années en détention, dont 18 sur l’île-prison de Robben Island, dans des conditions de détention particulièrement rudes. Malgré l’isolement, Mandela devient, depuis sa cellule, une figure universelle de la résistance pacifique et un symbole de la lutte pour la liberté et la dignité humaine.
Lorsque Nelson Mandela recouvre la liberté le 11 février 1990, l’Afrique du Sud est au bord de l’implosion. Face à ce climat de tensions extrêmes, il opte pour une stratégie de réconciliation et de dialogue avec le régime en place. Cette orientation historique permet à l’Afrique du Sud d’éviter le chaos et d’ouvrir la voie à une démocratie pluraliste.
En 1994, quelques mois après avoir reçu le prix Nobel de la paix, Nelson Mandela devient, à l’issue des premières élections libres et multiraciales, le premier président noir de l’Afrique du Sud. Il forme un gouvernement d’unité nationale et œuvre à la construction d’une société inclusive, réconciliée avec son passé. Refusant tout esprit de revanche, il fait de la justice, de la paix et de l’égalité les piliers de son action politique.
Dans son discours d’investiture, il affirmait :
« Nous nous engageons à libérer tous les Sud-Africains de la pauvreté, de la souffrance, de la marginalisation et de la discrimination. »

SOUDER UNE NATION DIVISÉE PAR LE PARDON, UNIR UN PEUPLE ÉPROUVÉ PAR L’ESPOIR
En juin 1995, alors que la fracture raciale reste vive en Afrique du Sud, Nelson Mandela fait de la Coupe du monde de rugby, organisée pour la première fois sur son sol, un moment clé de réconciliation nationale.
En apparaissant au stade vêtu du maillot des Springboks — l’équipe nationale longtemps associée à la minorité blanche — Mandela tend la main à une partie de la population longtemps perçue comme adversaire, incarnant ainsi sa vision d’une nation unie dans sa diversité. Ce geste marquant deviendra un moment clé de l’histoire sud-africaine contemporaine.
La victoire historique face à la Nouvelle-Zélande (15-12) offre à l’Afrique du Sud son premier sacre mondial et devient un moment fondateur de la nouvelle Afrique du Sud. Comme un miroir tendu à son action politique, cette victoire révèle le cœur du projet de Nelson Mandela : souder une nation brisée et enraciner l’espoir dans la paix.
Fidèle à ses principes, il choisit de ne pas briguer un second mandat en 1999, affirmant ainsi son attachement aux principes démocratiques qu’il avait défendus toute sa vie. Jusqu’à sa mort en 2013, il continuera à œuvrer en faveur des droits humains, de la lutte contre la pauvreté et de la paix à travers la fondation qui porte son nom.
Plus d’une décennie après sa disparition, l’héritage de Nelson Mandela résonne encore avec force dans un monde marqué par les inégalités, les conflits et les crispations identitaires. Son choix du pardon sur la revanche et son attachement profond à la dignité humaine demeurent une source d’inspiration pour les responsables publics, les citoyens et les jeunes générations.
Dans un discours prononcé en 2008, un an avant la création officielle de cette journée, Mandela déclarait :
« Ce sont les petits gestes de gentillesse et de solidarité, accomplis par des millions de personnes, qui maintiennent l’humanité en vie. »

PLUS QU’UNE JOURNÉE DE CÉLÉBRATION, UNE JOURNÉE D’ACTION
La Journée internationale Nelson Mandela, proclamée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2009, ne se limite pas à une commémoration symbolique. Elle constitue un appel mondial à l’action.
Chaque 18 juillet, toutes et tous sont invités à consacrer 67 minutes de leur temps à une activité solidaire, sociale ou bénévole — une minute pour chacune des 67 années d’engagement de l’ancien président sud-africain. À cette occasion, Muslim Hands France réaffirme son attachement envers les principes de justice, de dignité humaine et de fraternité que portait Nelson Mandela, et invite chacun et chacune à les faire vivre à son échelle.
Au-delà des hommages, c’est à cet engagement que nous sommes toutes et tous appelés. Car comme il aimait à le rappeler :
« Ce qui compte dans la vie, ce n’est pas le simple fait d’avoir vécu. C’est la différence que nous avons faite dans la vie des autres qui détermine le sens de la vie que nous avons menée. »
Offrir un repas à une personne sans-abri, parrainer un enfant orphelin ou permettre à des communautés entières d’accéder à l’eau potable : autant de gestes simples qui, collectivement, prolongent l’héritage de Mandela et participent à la construction d’une société plus juste, plus solidaire et plus humaine.