Actualités

mardi 19 janvier 2016

Des nouvelles de la coopérative

Cette galerie de photos contient 10 images
Dans un pays comme la Somalie, dont l'économie dépend surtout de l'agriculture, trop de cultivateurs doivent encore préparer leurs champs à la main et avec des outils hors d'âge, ce qui représente des heures de travail épuisant pour un rendement minimal.
Bashir Ahmed, 39 ans, est chef d'équipe dans une coopérative qui regroupe 30 agriculteurs dans la ville d'Afgooye, en bordure de Mogadiscio. Il nous raconte que ses collègues et lui devaient travailler la terre avec des outils manuels et utilisaient parfois des ânes pour labourer.
L'an dernier, les récoltes de Bashir ont été mauvaises à cause de la sécheresse qui fait rage dans la région depuis quelques années. Dans l'impossibilité de cultiver ses propres terres, il a donc dû travailler pour d'autres personnes pour subvenir aux besoins de sa famille.
Être agriculteur en Somalie n'est pas chose facile. Cela rapporte aux hommes comme Bashir à peine 3 $ par nuit de travail, et la coopérative doit faire face à de nombreuses menaces, comme la sécheresse, les vols et les maladies. Par conséquent, tout ce qui peut faciliter le travail est le bienvenu.
Avant, Bashir et ses collègues devaient passer plusieurs jours sous une chaleur écrasante pour préparer un lopin de terre, mais depuis l'arrivée de deux tracteurs agricoles flambant neuf – financés par les donateurs de Muslim Hands – tout a radicalement changé. À chaque tracteur est associé un conducteur, que les agriculteurs payent pour labourer, semer et récolter. Ainsi, ce qui prenait auparavant entre 7 et 10 jours est maintenant terminé en 2 à 3 heures.
Non seulement ce tracteur peut préparer jusqu'à sept champs par jour, mais il permet aussi de semer plus profondément, ce qui garantit de meilleures récoltes.
Les tracteurs peuvent être utilisés la nuit, et cela convient bien à Bashir car il préfère travailler après le coucher du soleil, quand l'air s'est rafraîchi.
Ils sont livrés avec plusieurs outils, montés sur le tracteur en fonction des besoins. Chaque tracteur peut fonctionner pendant vingt ans, et le conducteur l'entretient une fois par mois.
Grâce à ces tracteurs, chaque agriculteur peut récolter de quoi nourrir sa famille et vendre une partie de sa production. Les cultivateurs possèdent aussi des animaux ou du bétail, mais Bashir, qui à neuf enfants, réserve les œufs de ses deux poules à sa famille.
En plus de fournir ces tracteurs, Muslim Hands a aussi pu mener à bien un programme de rénovation des canaux. Il faut en effet veiller à ce que le système d'irrigation qui alimente toute la ferme fonctionne correctement. Ce sont des travaux très importants pour la coopérative, car les agriculteurs ont besoin d'un accès à l'eau pour gagner leur vie.
Grâce aux canaux remis en état, ils profitent de l'eau d'une rivière située à plus de 13 km. Toute la ferme partage cette ressource accessible seulement en cas de besoin, afin qu'il n'y ait pas de gaspillage. Cependant, Bashir nous explique qu'un puits apporterait aux cultivateurs une aide vitale quand les pluies sont rares pendant de longues périodes.
Il nous dit aussi que ses enfants vont à la madrassa locale, car il veut qu'ils soient instruits. Grâce à des mesures simples telles que la mise à disposition de tracteurs et la rénovation des canaux, Bashir et les autres agriculteurs de la coopérative peuvent faire vivre leurs familles et construire un avenir meilleur, pour eux et pour leurs communautés.

Muslim Hands France

Etablie en 2007, Muslim Hands France est une ONG de solidarité internationale régie par la loi 1901 et œuvrant dans le domaine de l’humanitaire et du développement.