Justice et Paix : la lutte continue contre le racisme .
La laideur du racisme a une fois de plus montré son visage. La lutte contre l'oppression et le déni des droits de l'homme aux personnes d'ascendance africaine est une lutte qui dure depuis des siècles en Amérique et dans de nombreux pays, et il est difficile de savoir aujourd'hui quand elle prendra fin. Pourtant, l'islam a traité cette question de manière simple et efficace il y a plus de 1 400 ans, interdisant catégoriquement toute forme de racisme, de nationalisme ou de tribalisme.
En effet, l'Islam est venu éradiquer toute forme d'oppression existante. La liberté et l’égalité ont été une source d’inspiration et de force pour les premiers musulmans qui vivaient dans un monde gouverné par les privilèges liés au sang et l’esclavagisme. En supprimant le plus haut pilier de l'oppression, celui du culte des idoles et de l'égo, et en ne tolérant plus que le culte du seul et unique Dieu, l'islam a supprimé toutes les voies de supériorité fondées sur la race, le sexe et les autres facteurs superficiels.
Voici un bref aperçu de ce que l'islam a à dire sur le racisme :
- Le premier acte de racisme de l’histoire a eu lieu entre Iblis (Satan) et Adam (as), lorsqu’[Allah] dit : « Qu'est-ce qui t'empêche de te prosterner (Iblis) quand Je te l'ai commandé ? » Il répondit : « Je suis meilleur que lui : Tu m'as créé de feu, alors que Tu l'as créé d'argile» [Coran, 7:12].
Satan s’est senti supérieur à Adam, c’est pourquoi les savants disent que chaque acte de racisme est d'origine satanique.
Le comble de l’ironie étant que, selon de nombreux savants, le prénom du père de l'humanité, Adam, est lié à son teint foncé. En effet, le prénom Adam serait dérivé du mot arabe Aadam, qui signifie « terre noire et teint foncé ».
- Le rejet du racisme et l'appréciation de la variété de la création d'Allah est un concept souvent répété dans le Coran :
« Ô hommes! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur » [Coran, 49:13]. « Pour que vous vous entre-connaissiez » fait ici référence au mariage, un lien sacré et unificateur.
- Pendant le dernier sermon du Prophète (saw), les distinctions basées sur la couleur d'une personne ont été rejetées, et l’accent a été mis sur ce qui nous unit, étant tous enfants d’Adam (as).
« Ô peuple, votre Seigneur est Un, et votre père est Un : vous êtes tous enfants d’Adam, et Adam était de poussière. Un Arabe n’est pas supérieur à un non-Arabe et un non-Arabe n’est pas supérieur à un Arabe. Un blanc n’est pas supérieur à un noir et un noir n’est pas supérieur à un blanc, sauf par la Taqwa (piété). » [Tirmidhi]
- La justice sociale est un thème clé des enseignements du Coran et du Prophète (saw). En utilisant l'image de la balance (le mizane) avec le bien d’un côté et le mal de l’autre, Allah garantit la justice. « C'est Allah qui a fait descendre le Livre en toute vérité, ainsi que la balance» [Coran, 42:17]. C'est en donnant à chaque âme ses droits et en la protégeant du mal que nous vivrons dans un monde plus juste.
En effet, Allah (swt) a donné aux opprimés le droit de s’élever contre leur oppresseur. « Allah n'aime pas qu'on profère de mauvaises paroles sauf lorsqu’on a été lésé. Et Allah est Audient et Omniscient ». [Coran, 4:148]
Le Prophète (saw) a également dit :
Suite à une injustice commise à La Mecque avant l'islam contre un étranger, le Prophète (saw) pris part à un serment dans la lutte contre l'injustice sociale et l'oppression, connu sous le nom de Hilf al-Fudul, l'Alliance des vertus. Des années plus tard, il dit à propos de ce pacte : « J'étais présent dans la maison de ’Abd Allah ibn Jud’ân lorsque fut conclu un pacte si excellent que je n’échangerais pas la part que j’y ai prise contre un troupeau de chameaux rouges ; et si maintenant, en Islam, on me demandait d’y participer, j’accepterais avec plaisir » (Sirah d’Ibn Hisham).
- Pendant les premières années de l'islam, le petit groupe de croyants était fréquemment maltraité et ridiculisé. Le Prophète (saw), en voyant ces abus se produire, envoya ses disciples, dont beaucoup faisaient partie des faibles et des opprimés de La Mecque, chercher refuge à Habashah, l'Éthiopie moderne, durant ce qui a été la première Hijrah des musulmans. Parmi ces 15 réfugiés se trouvait la propre fille du Prophète (saw) Ruqayyah (ra). Une deuxième vague de près de 100 croyants les suivirent un an plus tard. Ils furent accueillis et protégés par le roi éthiopien dans la ville d'Axoum.
- L'histoire du Prophète Moïse (Moussa, as) est celle qui est la plus souvent racontée dans le Coran. Son combat pour la liberté de son peuple contre l'oppresseur Pharaon est en soi une parfaite illustration de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui. Ce qui la rend encore plus poignante, c'est le fait que le Prophète Moussa (as) lui-même avait le teint foncé. Le Coran et les hadiths l’indiquent clairement :
« Et il sortit sa main et voilà qu'elle était blanche pour ceux qui regardaient ». [Coran, 26:33]
Dans leur tafsir de cet ayah, les imams Tabari, Qurtubi, Baydawi et d'autres ont dit que ce signe ne pouvait être considéré comme un miracle que si Moussa (as) avait la peau foncée. Ceci est confirmé dans le Hadith suivant où le Prophète (saw) décrit à quoi ressemblait Moussa (as) lorsqu'il le rencontra lors de son miraculeux voyage nocturne : « J'ai vu Moussa, à la peau très foncée, la chevelure abondante et de forte corpulence ». [Ahmad (al-Albânî : hasan)]
- La sourate Luqman (chapitre 31) est basée sur les conseils que Luqman a donné à son fils. Luqman, appelé Luqman le Sage, serait originaire du Soudan ou d'Éthiopie. Allah (swt) a choisi de partager les paroles de cet homme dans sa dernière révélation. Il dit dans le Coran : « Nous avons effectivement donné à Luqmân la sagesse» [Coran, 31:12].
- L'éminent compagnon éthiopien Bilal ibn Rabah (ra) est souvent cité comme exemple clair du rejet du racisme en Islam parce qu'il a été le premier Mu'adhin (appelant à la prière) de l’islam, une position honorable qui lui a été spécifiquement donnée par le Prophète lui-même (saw). Ce que beaucoup ne savent pas, c'est que Bilal (ra) a également reçu le poste de chef du Bayt al-Maal (le trésor public des musulmans).
- Après la mort d’Amina, la mère du prophète (saw), c’est Barakah qui prit soin de lui. Également connue sous le nom d’Umm Ayman (ra), Barakah était une femme noire d’Éthiopie. Il (saw) l’aimait tellement qu’il l’appelait « sa mère après sa mère». Après être devenue l'une des premières adeptes du Prophète (saw), elle a épousé son enfant parrainé Zaid ibn Haritha (ra), lui-même un homme à la peau foncée. Ils donnèrent naissance à Oussama (ra), qui était en compagnie du Prophète (saw) sur son chameau lors de l'ouverture de la Mecque. Le prophète (saw) l’aimait et le chérissait énormément.
Umm Ayman (ra) participa également à la bataille d'Uhud, où elle fut blessée par une flèche après le retrait de certains des hommes. Elle continua de servir le Prophète (saw) jusqu'à son dernier souffle.
- Il y a environ 600 ans, un genre d'écriture savante créé par des personnalités musulmanes importantes s'est développé pour lutter contre le racisme. Des Livres sur l'antiracisme par des universitaires tels que « Tanweer al-Ghabash fi fadl as-Sudani wa al-Habash » (Lumière sur les vertus des Noirs et des Abyssins) d’Ibn Jawzi et « Raf’ sha'n al -Hubshan» (L’élévation du statut des Abysinniens) de l’Imam al-Suyuti ont joué un rôle dans l'éducation des musulmans qui n'avaient toujours pas abandonné les tendances et attitudes racistes ignorantes.
En fin de compte, au Jour du Jugement Dernier, notre apparence n’aura aucune importance. Comme le prophète (saw) l'a dit : « Allah ne regarde ni vos apparences ni vos biens, mais Il regarde vos cœurs et vos actions » [Muslim].
