Comment repartir de zéro lorsqu’on a tout perdu ?
Les pluies de la mousson ont cette année provoqué une véritable catastrophe humanitaire au Pakistan. Jusqu’à présent, plus de 1000 victimes sont à déplorer, plus d’1 million de maisons ont été détruites et 1/3 du pays est complètement submergé ; et pourtant, pour nos frères et sœurs pakistanais, le pire reste à venir.
En effet, en plus d’avoir perdu leurs maisons et tous leurs biens, les eaux ont détruit leurs terres cultivées, leur bétail, et leurs sources d’eau potable. Des millions de familles se retrouvent ainsi du jour au lendemain menacées par la faim et le manque d’eau potable.
Dans le quartier de Basti Mureedani, nous avons rencontré Muhammad Idriss, 23 ans, bien conscient de ce que cette crise signifie pour lui et ses proches.
En effet, les familles de la région vivaient déjà dans une grande pauvreté avant ce drame, mais elles ne savent pas aujourd’hui comment elles vont pouvoir s’en remettre. Idriss nous confie même : « Nous avons tout perdu, je me retrouve aujourd’hui impuissant. Il y a de l'eau partout et nous n'avons pas les ressources pour réparer les dégâts. La saison des moustiques approche et nous ne sommes pas prêts à faire face à la dengue. Je prévois le pire scénario dans les jours à venir ».
Idriss, qui vit avec ses parents, ses trois frères et sœurs et sa femme, est le soutien de famille et prend en charge les dépenses scolaires de ses jeunes frères. Son père, qui a 57 ans, est imam et travaille comme gardien, mais ses revenus ne suffisent pas à couvrir les besoins de la famille. Sa mère a 52 ans, son jeune frère Muhammad Yousaf 21, son frère Hamza 17 ans et sa plus jeune sœur Ayesha a 6 ans.
Idriss a travaillé dur et fait des études. Grâce à cette éducation, il a pu travailler en ligne sur Fiverr et à gagner des revenus corrects, entre 10 000 et 20 000 PKR par mois : « J'avais un revenu mensuel raisonnable avant l'inondation de notre maison mais mon ordinateur portable, mes livres et de nombreux documents importants sont partis avec l’eau. Tout mon travail était dans l'ordinateur portable. C'était la seule source de revenu grâce à laquelle je subvenais aux besoins de ma famille. Je n'ai pas pu terminer les missions convenues à cause de ces inondations et maintenant mon compte Fiverr est bloqué de manière définitive ».
Idriss a le cœur complètement brisé, il s’est récemment marié et arrivait à prendre soin de sa famille. Aujourd’hui il a tout perdu, y compris ses diplômes, ses cahiers, ses livres et tous ses documents officiels.
Le cas d’Idriss n’est malheureusement pas un cas isolé, c’est toute la région de Muhallah Mureedani qui est complètement noyée dans les eaux de crue. Les maisons ont été démolies, les enfants et les aînés n'ont plus rien à manger.
Dans ce contexte extrêmement difficile, l’équipe de Muslim Hands a été la première à répondre à leur appel en leur distribuant repas chauds et bouteilles d’eau. Muslim Hands distribue également aux familles sinistrées des colis alimentaires contenant des produits de base comme de la farine, du riz, de l’huile, etc.
Les familles ayant reçu cette aide sont soulagées, mais leurs besoins sont si grands ! Et leur espoir aussi : Allah (swt) nous l’a promis, « Quiconque craint Allah, il lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en Allah, Il [Allah] lui suffit […] » [Coran, 65:2,3]
Ensemble, nous pouvons les aider à repartir de zéro après cette terrible stratégie et à se reconstruire. Notre bien-aimé Prophète (saw) a dit : « L’exemple des croyants dans leur affection, leur miséricorde et leur compassion les uns pour les autres est celui d’un corps. Lorsqu'un membre souffre, tout le corps réagit avec insomnie et fièvre ». [Boukhari]
Ressentons leur douleur, et aidons-les à s’en sortir.